Les colliers de fleurs.....qu'ils sentent bon le miri (basilic sauvage des marquises), le santal et l'ylang ylang...
Même les yeux fermés, tu sais où tu es, aucun doute à avoir.....colliers, accolades, larmes, Maherapa découvre sa famille marquisienne, ses origines, ses racines, qu'il portait déjà, à l'extérieur de lui, la base du nez large et aplatie, les yeux un peu bridés , des tâches de rousseur, conséquence de multiples mélanges.......à cause des navigateurs qui descendaient à terre.....
A Omoa, Léonie et Roger nous attendent sur le quai, des colliers plein les bras, quelques larmes dans les yeux, un beau sourire sur les lèvres et de cette belle chaleur humaine à revendre,
De l'émotion beaucoup, la découverte du village, des gens, plus la nature est sauvage et plus ils sont beaux, beaux dedans, beaux dehors, de ces beaux et vrais visages remplis de vrai vie, pure et authentique.
Tahia Momo, la doyenne, nous raconte l'Omoa d'antan, la vie difficile, la nature austère et sauvage, le manque de plein de choses du monde moderne, le repos à même le sol, la nourriture purement locale, les déplacements dans les vallées, à pied ou à cheval.
La fête à chaque arrivée et départ des bateaux.
Et le bonheur de cette vie simple et généreuse.
A notre retour chez Léonie, poisson cru, lait de coco et poïpoï nous attendent.
Camélia et Elisabeth ont préparé le repas, un vrai régal, un joli moment d'échange et de partage.
Puis nous filons vers Hanavave, la deuxième vallée habitée de Fatu Iva, Roger nous fait faire un bon morceau de chemin en pick-up, puis nous continuons à pied......
La végétation est dense, les fleurs généreuses avec leurs magnifiques couleurs, le soleil est au zénith, il nous brûle la peau, il nous réchauffe le coeur...
En haut du col, nous plongeons vers Hanavave et sa sublime "Baie des Vierges", Camélia rit, beaucoup, elle est gaie, elle est belle, de plein de bonheur, du bonheur d'être ensemble, elle veut s'engager dans l'armée "pour aller voir ailleurs".
Léonie a ce visage paisible et accueillant des gens de là-bas, fière et heureuse, comme tout marquisien qui se respecte, de nous faire partager, sa culture, sa langue, ses coutumes, son "fenua enata'.
A l'entrée du village, Elie attend, son énorme barbe blanche dissimule un visage carré, teinté par des années de vie au soleil, il est heureux, l'enfant du pays est là, c'est un événement, c'est l'événement.
Nous empruntons la seule route goudronnée, un cavalier passe, le cheval est petit, nerveux, solide.....comme la terre qu'il foule.
Mama Mata et Moiava nous attendent sur le pas de la porte....beaucoup d'émotion circule dans les coeurs,,,,,
Du poisson creux, du lait de coco, des bananes, encore et toujours, quel bonheur, quel plaisir, l'estomac est vide, la route fut longue...mais oh combien belle....
Et première balade dans la baie de Vierges, le souffle coupé nous écarquillons les yeux comme des enfants qui découvriraient le monde.
D'énormes colonnes de basalte plongent dans le plein océan, les pics sont acérés, abrupts, semblables à des remparts qui protégeraient le village et ses habitants, la houle se léve encore, les vagues grossissent, la brume descend lentement, enveloppant la vallée dans sa solitude, dans son isolement, dans sa beauté sauvage .
Laurena, sensible, si sensible, intelligente , rebelle, la rencontre, à la premiére seconde, comme de ces rencontres d'avec ces gens qui vous habitent d'emblée.
Laurena, jeune maman, née dans cette vallée, qui ne rêve que d'en sortir, pour aller voirs le monde, ce que la télévision montre et génére d'envie.
Juste pour dire que c'est fait, et s'en enlever l'envie.
Mais partir de Fatu Iva, n'est pas chose simple.......................